D’après « Le Journal de Saône et Loire », 4 juillet 2019 :
Au départ dimanche dernier de l’Ironman de Nice, le tétraplégique mâconnais Julien Brunet et son coéquipier Hervé Dumoulin du Bourg Triathlon ont été contraints à l’abandon. Après ce coup de chaud sur la Côte d'Azur, le Mâconnais retient le côté positif. Pour le jeune tétraplégique mâconnais Julien Brunet et son coéquipier Hervé Dumoulin, c’était un défi fou : boucler ensemble, l’Ironman de Nice et ses 3,8 km de nage en mer, 180 km de vélo et 42,195 km de course à pied !
Ce 30 juin, malgré une distance finalement raccourcie par l’organisation, la canicule régnant sur la Côte d'Azur n’a hélas pas joué en leur faveur, contraignant le binôme à l’abandon. « Sportivement, on peut être fiers. Si je ne me trompe pas, il y a eu 600 abandons, dont 200 personnes qui ont refusé de prendre le départ », nous a expliqué Julien ce mercredi. « Nous avons fait une belle natation bouclée en 1 h 35. Mais au bout de 35 km de vélo, où j’étais positionné face à mon coéquipier Hervé, je l’ai vu devenir tout blanc. Au bout d’un moment, il a posé le vélo. La moto qui nous suivait affichait 47 degrés au soleil. Il a pu repartir mais 5 km plus bas, encore un malaise. Ce qui a été terrible pour nous c’est qu’à vélo, on n’a pu s’arrêter qu’à un seul ravitaillement en eau. On est partis avec 4 litres d’eau, au bout d’une heure et demie il n’y avait plus rien, dans des conditions dantesques. Notre vélo faisait 35 kg, pas 7 ou 8, et nous étions deux dessus. »
Malgré la déception ressentie à chaud, Julien Brunet retient les bons moments de cette épreuve et surtout de l’aventure humaine d’un an et demi qui l’a précédée. « C’était magique d’avoir pris le départ. Tu ressens plein d’émotions. C’est comme dans le film « De toutes nos forces ». Quand la veille, tu poses le vélo dans le parc à vélos, tu te dis : voilà, un an et demi de travail, on y est, on ne peut pas revenir en arrière […]. Avec le public, c’était hallucinant. Au départ, tu descends une rampe pour t’aligner sur la plage, il y avait plein d’applaudissements, l’ambiance… On a vraiment vécu ça comme dans le film. »
« Je reviendrai car la boucle n’est pas bouclée » Déjà, le Mâconnais positive et se projette vers une nouvelle édition. « Pour Hervé, c’était son dernier Ironman. Moi je n’ai pas dit mon dernier mot, je reviendrai car la boucle n’est pas bouclée. Je suis attaché à cette épreuve et j’ai le club de triathlon de Mâcon qui me suit. Alors je me dis pourquoi pas, d’ici deux ou trois ans. Avec Hervé, nous referons des choses, mais plus petites. Notre aventure commune n’est pas terminée. »
Johan BOZON